samedi 27 juillet 2013

Première cure


Bonjour !


Courte nuit ... Comme si ces produits reçus hier avaient un effet "cortisone" chez moi : on est fatigué mais on ne sent pas ce réel épuisement du corps et on se sent plutôt "survolté". Il y en a une dans mon entourage qui connait bien, malheureusement !
Comme je l'avais "demandé", l'infirmière qui s'est occupée de moi était celle qui avait fait mon accueil la première fois pour les rdv : super sympa (toute l'équipe est très chouette, très attentive et prévenante) ... finalement j'ai fait connaissance avec une consoeur de traitement, j'ai mangé des spéculoos, j'ai pensé à mes anges gardiens (les immatériels comme ceux en chair et en os) et ... j'ai dormi (je vous dis pas les fauteuils !! plein de boutons pour régler les positions).
Je suis arrivée avec 12/8 de tension, tout ce qu'il y a de plus normal et elles n'en revenaient pas, d'habitude ce sont des 15 bazar à cause du stress, mais moi j'étais zen : je leur ai dit que je l'attendais celui là de traitement, avec beaucoup d'espoir (sans non plus me faire des illusions extrêmes, j'ai appris).
Je suis déjà repérée comme la dame en mauve qui a traversé un champ de mines médicales et qu'il faut surveiller en particulier.
Hier soir j'étais très épuisée mais je me suis réveillée en ayant encore plus mal partout dans les articulations du corps, de la nuque aux orteils, levée comme la petite vieille  de 90 ans : très chic !
Comment montrer ça à un éventuel amoureux ?
Ma famille est loin, je ne suis pas en couple, j'ai la chance d'avoir des amis proches et présents mais ...  les deux premiers éléments me manquent dans un moment pareil.
Ce qui me manque aussi ce sont les caresses. (avis aux amateurs ! ;) )

Mon corps, et moi, on  a tellement besoin de ce toucher là, bienveillant et agréable, surtout quand par ailleurs on vous pique et repique, on introduit des canules dans le nez, la bouche, etc , quand on touche votre corps en l'envahissant parfois douloureusement d'un point de vue médical désincarné.
J'ai une idée : j'ai une amie (ex collègue de travail que je ne vois pas souvent mais avec laquelle la reconnection est immédiate) qui a fait des stages de massages il y a quelques années et qui a un peu laissé ça de côté, je vais donc lui demander ... de s'y remettre et de me faire des massages ! :)


En fait les amis et les proches et plus encore les copains ne savent pas toujours comment vous aider quand vous êtes malade. C'est comme dans un couple, il ne faut pas croire que l'autre va deviner ce dont vous avez besoin, il faut l'exprimer et parfois même carrément  le demander. 
J'ai appris à demander, ce qui est encore une étape pas très "naturelle" car elle vous semble vous mettre dans une certaine dépendance ... mais en fait ça rend les choses bien plus simples pour tout le monde.
J'ai une autre amie qui fait des massages des pieds divins ... ça c'est d'un bienfait pour moi et je lui ai déjà demandé et je l'en remercie, tellement cela me fait du bien.


Depuis le décès de mon père puis celui de Pat , et la rupture (parti pour se protéger, je devrais arriver à "lui" pardonner mais c'est encore tellement à vif pour moi, jamais je n'avais partagé avec une telle intensité mon intimité ... jamais je n'ai eu de chagrin d'amour réel étant adolescente, en fait c'est mon premier chagrin d'amour finalement. Au moment où mon père meurt ... c'est cela qui façonne la maturité ?), je n'ai pas repris mes pinceaux ... je sens que l'envie revient de jouer avec les couleurs.
Hier dans mon fauteuil avant de m'endormir, j'imaginais des mélanges de couleurs et un kaléidoscope de mouvements. 
Les larmes deviennent moins envahissantes ... Beaucoup ont confondu pleurer et dépression depuis des mois que je pleurais (avant les décès), alors que les larmes expriment le chagrin et les souffrances, et j'en ai eu ma dose !
Le chagrin est lié à la perte, celles notamment de croyances idéalisées : l'année passée j'ai perdu mon espérance de retrouver une bonne santé, de la capacité de retravailler normalement un jour, mon espoir de vivre un jour sans douleur, mes projections de comment je pensais que je serais, de l'image de moi pareille à celle d'une femme épanouie dans son boulot et dans sa vie sentimentale,  la perte d'une autonomie aussi, d'une indépendance, se sentir diminuée ... alors qu'au final oui je suis fragile mais oui aussi je suis forte, je suis encore en vie, je me relève chaque fois (j'ai du être phénix dans une autre vie ! hier les 2 infirmières à qui j'ai parlé de mon parcours étaient l'une sans voix et l'autre, asiatique, très confiante dans mon avenir parce que pour elle je savais écouter mon 6ème sens, écouter mon corps et être actrice dans mon processus de guérison/rémission/rapport aux médecins) et j'avance  - même si je ne sais pas toujours où je vais, j'y vais.
Comme je disais à une amie chérie, je n'ai pas le sens de l'orientation mais j'arrive toujours là où je dois être.
Mon projet dans l'immédiat est très précis : peindre :)
Belle journée à chacun.
MJo




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