lundi 15 juillet 2013

Les larmes coulent

Mon papa chéri,

Ce matin (il est 2h de l'après midi .. hier j'ai fait une journée dvd avec une série prenante ... jusqu'à 2h du matin ! J'avais jamais fait ça ... C'est très efficace pour ne penser à rien, en fait !) c'est dur.

Les larmes coulent.

Et je sens la lutte entre l'adulte qui dit c'est bon ça suffit tu as assez pleuré, tu t'es sentie assez mal, passe à autre chose, il y a du soleil, sors, tu as des choses à faire ... et la petite fille qui veut pleurer et se pelotonner dans les bras de "l'homme grand et fort qui la protégera contre tout et qui sait la consoler, qui a les mots qu'il faut, qui peut recevoir ses larmes et sa douleur".

C'est étrange parce que tu m'as toujours dit que petite je ne pleurais jamais et que tu te demandais si j'étais normale ... j'ai du louper une étape !

Et c'est maintenant ...

Alors je nous vois, moi à 4 ans et toi jeune père déjà malade mais ne le sachant pas, je suis dans tes bras parce que j'ai mal au coeur, je suis blessée. (notamment parce que "il" m'a plantée seule à un moment si dur de ma vie où tu meurs, et j'apprends que j'ai encore une merde de santé - c'est le cas de le dire avec la Crohn ... le pire c'est qu'"il" va dire aux connaissances communes que j'ai la force et le courage pour surmonter tout ça !! C'est plus facile pour se dédouaner ainsi ?)
Je sens la douleur et la souffrance dans tout le corps, les sanglots qui me secouent, et toi tu me serres - pas trop fort, juste ce qu'il faut pour porter - je sens ton souffle dans mes cheveux, et ta voix apaisante, ta grosse voix qui dit "je suis là", je sens ta barbe qui chatouille, ta grande main qui me caresse la joue, je sens ton regard plein d'amour et la douceur m'envahit.

Adolescente, lors de mon 1er chagrin d'amour, le coeur brisé, tu m'avais dit que je devais vivre les expériences de la vie moi même, et de même les blessures d'amour, mais que tu serais toujours là pour me relever et m'aider à remettre les morceaux en place et avancer ...

Tu as raison papa, tu es toujours là, je suis assise à mon bureau et je te sens derrière moi debout, tes bras solides m'entourant les épaules, je baisse la tête en arrière et je la dépose sur ton ventre rebondi.

Et je me sens mieux.
Je t'aime mon papa chéri, et tu le sais.


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