mardi 9 juillet 2013

Marche ou Crève



Depuis 7 ans j'avance sur un drôle de chemin ...

Tout a commencé avec un stade 1 du cancer du col de l'utérus, en même temps j'ai fait ma 1ère mammo sur mon insistance insistante auprès des gynécos consultés, enfin il y en a un qui dit oui.
J'y vais sans aucune appréhension d'ailleurs. Mars 2006.
Et ... Bingo.
On opère les 2 en même temps, tant qu'on y est.

Les traitements me mettent en immunodépression (finalement ce cancer du sein  n'aura été qu'une "petite chose" au début, j'y reviendrai certainement plus tard parce que j'ai pris des notes durant cette période et je ne les ai pas encore resorties).
Tout l'été une boule grossit dans mon foie et je teste tous les appareils d'imagerie de Cavell jusqu'à ce qu'on me dise ("on" étant le radio oncologue et le chirurgien spécialisé en onco digestif ) fin septembre que la dernière possibilité pour guérir la chose c'était la segmentectomie (on enlève un ou 2 segment du foie).
Pas le choix, 1er octobre je rentre et le 2 on m'opère ...
Je me souviens du stress de l'anesthésiste en salle de préparation (hum ...), de l'installation dans le lit du box/chambre aux soins intensifs avec "on la perd", l'emballage dans la couverture dorée réchauffante, les 5 soignants autour de moi avec des bras de tous les côtés (j'avais pas encore vu tous les tubes implantés partout dans mon corps !!), leur stress, des chiffres énoncés qui les faisaient s'agiter ... et, bizarre, je me suis vue comme de haut en même temps.
Mais pas longtemps.
Ils m'ont "stabilisée" et j'avais droit à une infirmière quasi en continu et "the place to be" en face du desk ... à part que chaque fois ils laissaient la porte ouverte et la lumière allumée : idéal pour se "reposer" !  
Une semaine aux soins intensifs ... à hurler de douleurs : "on" m'a enlevé tout le foie droit, il ne reste que 30% du foie, l'anesthésiste a enlevé la péridurale avant de vérifier que je supporterais la pompe à morphine.
Moralité, nausées et comme j'étais "sondée" de partout y compris l'estomac (pas boire ni manger bien sûr), on enlève la pompe à morphine et on ne peut quasi rien me faire passer par baxter puisque toute substance passe par l'usine de désintégration càd le foie ! Qui ne peut fonctionner qu'avec 30% minimum.
Donc cet anesthésiste - qui s'est fait royalement engueulé pendant un de mes éveils par le chef du service des soins intensifs, un des seul moment appréciable de cette semaine là - m'a détraqué le système nerveux central, en plus de m'avoir laissée tomber.
D'ailleurs c'est aussi lors d'un de mes moments de conscience (messieurs les médecins, ça n'est pas parce qu'on a les yeux fermés qu'on n'entend pas ce que vous dites quand vous venez examiner notre corps) que j'apprends par le chirurgien (pas le mien ?) qui ouvre le pansement pour examiner la plaie de 30 cm de long "on va la garder plus que prévu ici à l'unité, c'est quand même une hépatectomie majeure qu'elle a subie" ... un peu plus que les petits segments prévus.
Mais alors le personnel infirmier adorable d'humanité et de douceur  : et la caresse du chef infirmier - mignon ! - sur mon front en un geste compensatoire de l'impuissance face à ma douleur, et enfin l'infirmière de nuit qui  me donne un xanax que je peux suçoter ou plutôt faire fondre sur ma langue - que je lui demande après 3 nuits sans dormir ... ( j'apprends à écouter mon corps, il sait ce dont il a besoin lui !).
Un xanax ça a un gout dégueu ! Mais moi qui n'avait rien bu ni mangé depuis le lundi soir ... je l'ai apprécié celui là ! ;)

Et puis le chef de service, le fameux autre chirurgien qui débarquent tout joyeux le lendemain matin pour me dire - alors que j'ai mal, mal, mal - ça n'est pas une métastase, c'est un tuberculome !
Moi je n'y avais même pas pensé à tout ça ... et je ne m'en faisais pas d'ailleurs, trop occupée à essayer de fuir cette douleur (le foie est recouvert du hile - bon mot pour le scrabble - qui est l'organe le plus innervé du corps, et c'est dans le foie qu'il y a le plus de sang).
Eux sautaient au plafond, moi je voulais juste m'enfoncer dans le sommeil.

Bon oui, effectivement ... Côté espérance de vie c'est clair que c'est mieux !
Une tuberculose hépatique ...

Là je suis fatiguée : la suite à demain sans doute.

J'ai décidé de poser "tout cela" ... là, pour m'en débarrasser et trouver le courage pour continuer ce qui m'attend, parce que si je garde "tout cela" en moi, je n'aurai pas la place pour mettre ce qui va arriver ni la force de continuer ...

C'est marche ou crève.

 

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