samedi 28 décembre 2013

Marie Jo à Erasme : Le Retour

Bonjour, tout le monde,

Me voilà un samedi matin de fin décembre, 8h30, le jour se lève sur Erasme ...
Petite nuit ...

La nuit de lundi à mardi, je me suis retrouvée dans le vent et la pluie de la tempête dans mon grenier à 3h du matin à essayer de colmater une lucarne cassée et envolée. Évidemment dans un moment pareil, seule à cette heure là du petit matin, on ne pense pas à se couvrir  de multicouches mais à essayer de trouver une solution !!

Mercredi 25, je me lève la tête qui tourne et pas bien ... jusqu'à ce que je pense à prendre ma fièvre et là je comprends : 39° (Alors que je prends tous les jours un anti-inflammatoire qui est aussi antipyrétique).

Je sens venir les ennuis !

Le lendemain, le vendredi, je vais porter au labo des grenouilles vertes, cadeaux du père Noël !
Et là 38 ... ça descend mais par rapport à mon, 36,5 normal c'est pas encore le pied.

Et samedi, téléphone : entrée en urgence sans passer par les urgences !

Heureusement j'étais depuis la veille chez des amis très proches - un peu ma famille à Bxl - mon parrain de coeur (leur  fille adoptive S. était la petite-fille de coeur de son papy Jean, mon papa. Et ma mère est marraine de sa fille aînée).

Branle bas de combat, et une hospitalisation comme ça, c'est toujours le bordel : un vendredi à 3h il faut courir entre l'étage du médecin, pour les papiers d'admissions et ceux des examens, aller faire l'admission et prendre la chambre pour se débarrasser des bagages et vérifier si internet (encore un vieux système avec câble pour ordinateur portable donc entrée usb qu'il n'y a pas sur ma tablette) et la tv fonctionnent  car avoir un technicien un vendredi à 16h, c'est beaucoup de chance.
Pendant que mon amie et sa fille S qui me prête gentillement son mac portable pour que je ne sois pas coupée du monde (surtout en cette période, lors de laquelle la plupart de mes amis sont partis) s'occupent de ça au 7ème, moi je cours au labo au rez de chaussée pour y faire les examens demandés : prises de sang, hémocultures, pipi dans le p'tit pot.
On me refuse sous prétexte que je suis admise en chambre donc le laboratoire des prélèvements de jours ne peut le faire.
Je reprends l'ascenseur, défaillante mais vaillante.
Dans l'ascenseur je craque et les larmes coulent.
Et effectivement en haut, les infirmières se rendent compte qu'elles se sont prises elles mêmes au piège en encodant mon hospitalisation, alors qu'elles étaient ok pour mon admission si les examens étaient fait en bas car elles sont surchargées et en effectif réduit ...

Je suis prête à tomber dans les pommes mais non je dois tenir jusqu'à ce que tout soit fait.

Le technicien arrive, pendant ce temps mon amie et sa fille vont me faire 2 à 3 courses indispensables dans mon cas ( les lingettes les plus softs et l'huile d'amandes douces + du coca zéro et des gaufres et des magasines).

Heureusement ce technicien est adorable et professionnel, il arrive à tout arranger (je crois qu' il a eu pitié de moi en voyant ma tête !).

Là maintenant pendant que je vous écrit, le ciel est bleu derrière des nuages gris et le pneumologue est occupé à examiner les premiers résultats.

Mon amie et sa fille repartent ne pouvant plus m'aider.

Prises de sang toujours à droite because le cancer du sein à gauche avec curage léger mais aucun risque n'est pris : on ne prend surtout pas la tension sur le bras opéré, et j'apprends à l'aide soignante qu'on ne pique pas non plus dans ce même bras. Elle va vérifier et revient un peu confuse.
Mais elle pique encore assez bien.

Mon bras droit va bientôt ressembler à un bras de toxicomane !

Saturation : manque d'un peu d'oxygène dans le sang, on diffuse de l'air comprimé dans ma chambre.

Je reprends mon courage à 4 mains et hop me voilà partie pour la radio du thorax. Finalement le service de jour étant fermé, j'atterris en radiologie aux. urgences où ils ont la gentillesse de me prendre : il y avait justement un petit trou (enfin le technicien mangeait son sandwich au thon mais entre deux bouchées il a fait mes radios !).

Je remonte en passant du - 1 au 7ème non sans m'être arrêtée pour prendre un chocolat chaud à la machine (les seuls que je digère) : mon petit plaisir pour compenser beaucoup de la tension, du découragement, de la violence même parfois des examens ...

Là le médecin fait le topo : on connaît bien votre dossier maintenant ... avec vous - sous entendu dans l'état d'immuno-déficience dans lequel vous êtes - on ne prend aucun risque. A 3 semaines d'une pneumonie aiguë avec isolement pour tuberculose, quand il y a de la fièvre et des glaires vertes, on peut s'attendre à rien  c'est à dire à un banal virus , comme à tout dont des rechutes (sur-infection pneumonie à retraiter) ou encore un processus qui peut flamber et s'avérer mortel.

Moralité : on hospitalise surtout quand c'est la veille d'un week-end.
Tant pis pour moi si c'est LE week-end de Noël où j'allais chez mon parrain pour mes seules "vacances de l'année"  à Rixensart ...

Le médecin d'hier m'avait dit que ce samedi matin ou après midi je passerai la bronchoscopie : un de ces examens invasifs avec le tuyau muni de la caméra et d'autres mini outils qu'on ingurgite par la gorge - par le nez chez la majorité des gens car c'est moins douloureux paraît il, mais chez moi c'est par la bouche comme pour une gastroscopie : raclage, ponçage, prélèvements et rinçage car wash.

En fonction de cet examen et des autres résultats, ils détermineront le traitement (ou je pourrai rentrer ?). Et là dessus l'infirmière de ce matin me dit que cet examen ne se fait qu'en urgence urgence car il faut rappeler du personnel supplémentaire, une infirmière qui doit assister le pneumologue de garde le samedi pour menez à bien cet examen (que j'ai déjà subit lors de l'hospitalisation précédente : se concentrer sur sa respiration sinon c'est foutu). A son avis ce sera pour lundi ... Elle n'a quasi jamais vu de bronchoscopie le week-end.

J'ai donc devant mon nez un plateau petit déjeuner qui me nargue depuis bientôt 2h (examen à jeun).

Et j'attends de savoir, un peu, beaucoup, passionnément !

Tout est prêt à être mis sous clefs si je pars d'une minute à l'autre pour la salle d'examen et en même temps je commence à me rendormir, les paupières lourdes qui me tombent sur les yeux  et l'écran du pc qui devient flou ...

Un vrai suspens ! Pas trop drôle. Beurk l'examen.

Bref j'attends et chaque fois que des pas vigoureux passent près de ma chambre je me demande si c'est pour moi !

Maintenant le ciel est bleu avec de long légers nuages flottants, un brin de soleil essaie de percer.

Et moi je vais fermer cet ordi et m'endormir.
On parie qu'ils vont venir me dire ce qui va se passer ou pas une fois que j'aurai plongé ?

A bientôt pour la suite des tribulations d'une Marie Jo à Erasme.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire