samedi 7 décembre 2013

J'ai mal ... Et ca ne va pas ... Mais Nietzsche m'emmène ailleurs, même si cela reste le même endroit

J'ai eu mal à ma nuit
J'ai rêvé ... de l'homme que j'ai aimé et dont  je n'arrive pas encore à me détacher tout à fait, celui que je savais n'être pas l'homme qu'il me fallait car, entre autres, bien trop anxieux et pas assez ancré dans sa vie, mais les sentiments se foutent de la raison
J'ai rêvé de l'homme dont je suis issue et qui me manque tellement pour le moment, ce père adoré et parfois craint, enfant
J'ai rêvé de l'hôpital, de chair, de tuyaux, d'aiguilles, de masques, de douleurs, j'ai cauchemardé tout ça 
J'ai rêvé de devoir dormir dans une cabane avec juste un lit, le dépouillement complet - mais je n'étais pas seule :)

Je me suis réveillée et j'avais mal partout dans le corps, satanée  maladies, je ne les ai pas invitées dans ma vie celles là !!  (la biothérapie a une durée d'action positive qui sera j'espère de plus en plus longue au fur et à mesure des perfusions - si j'y en aurai encore droit, tellement cela me met en immunodépression, l'angoisse ...).
Ce traitement ne fait plus effet depuis deux semaines alors vivement vendredi 13, le jour de mon Rémicade en chimio.
Je me suis réveillée en pleurant ... et depuis les larmes coulent sans arrêt : vais je devoir encore prendre cette pastille en plus qu'on appelle xanax pour me sentir moins mal à la vie ?
Je me suis réveillée les poumons en feu, je crois bien avoir repris froid sur la pneumonie, aie aie.
Je me suis levée en me donnant bien des coups de pieds virtuels (bon le chat qui vous oblige quasi à sortir du lit parce qu'il a faim a aidé, à force de faire marcher ses 8 kgs en allers et retours sur mon corps et ses douleurs).
J'ai l'énergie juste pour me faire ma tasse de thé.
J'ai l'énergie juste pour dérouiller mes doigts endoloris sur le clavier et Ecrire pour tenter d'évacuer ces larmes sans devoir prendre la pastille.
Je me sens si épuisée, si fracassée, si malade, si abandonnée (même si je sais que j'ai des amis ou de la famille, c'est moi qui doit vivre tout ça depuis 7 ans) si seule, si lasse. Il y a des gens qui souffrent bien plus que moi encore, je sais, mais c'est chacun son chemin, et il y a aussi d'autres personnes qui sont le "cul bordé de nouilles" : mais chacun, on vit dans sa vie à soi.

Mercredi passé je n'ai pas pu regarder l'émission "Question à la une" sur les sdf, pas possible, trop dur pour moi. 
Ça pend au nez, ça me pend peut être aussi au nez ...

Nietzsche a laissé derrière lui certaines citations dans lesquelles je me retrouve, par ex « Ce qui ne me détruit pas me rend plus fort.» : ben, je ne me sens alors vraiment pas encore plus forte, que dois je encore endurer pour y arriver ? (un ami lui aussi m'a écrit récemment que je serai encore plus forte, moi je me sens pourtant si fragile, si "à la merci de", si "en manque de forces" ... et pourtant je suis toujours là, survivante ?).
J'aime bien "souviens toi d'oublier" , je devrais peut être plus m'y attacher ? Et "Deviens ce que tu es. Fais ce que toi seul peut faire" ... Voilà bien la question dont je cherche toujours la réponse ! Une des celles ci c'est peut être : " Créer - voilà la grande délivrance de la souffrance, voilà ce qui rend la vie légère." ... Alors Ecrire et mieux encore me remettre à la peinture si j'en avais l'énergie ... Y aura t il un avant/après dans ma peinture depuis le grande secousse du trio infernal "Papa est mort/j'ai Crohn en + du reste comment c'est possible/M. l'homme qui se disait mon amoureux part de son côté avec ses faiblesses et me laisse seule" ... 
Je ne suis pas arrivée à peindre depuis. Et le problème c'est toujours ce cercle vicieux, après avoir peint, oui on est rempli d'une énergie "psycho-spirituelle" mais après avoir écrit ce billet - écrire étant l'acte créateur que je privilégie depuis ce jour fatal parce qu'il me demande moins d'efforts et sans doute me fait le plus de bien dans l'immédiat - je n'ai plus d'énergie ni de forces physiques et mentales pour m'attaquer à autre chose de la journée. 
Ecrire un billet ainsi, c'est toute l'après midi et puis c'est dormir après pour récupérer. Et j'ai besoin de partager. Même si cela laisse celui qui lit sans mots, sans savoir quoi dire (me dit on souvent) au moins j'existe et je peux libérer ma douleur par la parole. Et peut être apprendre quelque chose de la vie à une autre personne ?



« Le défaut le plus répandu de notre type de formation et d’éducation : personne n'apprend, personne n'aspire, personne n'enseigne... à supporter la solitude.  » C'est aussi l'un de mes apprentissages si difficiles, la solitude choisie ok, la solitude subie surtout malade, faible, à la merci du moindre pépin ... je tombe dans les escaliers à cause d'un de mes malaises, c'est mon chat qui me réveille en me léchant le visage ... j'ai du bol, justes quelques bleus. Et accepter un (comme par hasard je ne retrouve pas le terme, même si chercher mes mots est devenu courant) "sosbazar", non je ne suis pas prête ni mentalement ni socialement (et ça coûte).

« Vivre, c'est repousser quelque chose qui veut mourir » : alors là je dois réfléchir ... mais je ne suis pas en état maintenant.
A croire, vu le nombre de fois que j'aurais pu y rester, qu'il y a quelque chose qui ne veut pas mourir quand même chez moi ...

Je vous laisse avec la dernière de Nietzsche du jour : 

« La souffrance d'autrui est chose qui doit s'apprendre : et jamais elle ne peut être apprise pleinement.  »

C'est vrai, tout le monde parle de Mandela et moi d'un vieux mort ... mais ils auront certainement de très chouettes discussions, en compagnie de mon père, de Patricia, de Fa, de mon ex boss M.Y. (mort cet été) là où ils sont tous ...

Et je n'oublie cependant  pas les vivants pour autant !  

PS vous voulez savoir si je l'ai prise la petite pastille en + ? Non 

 

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