samedi 9 novembre 2013

Malade, je n'ai pu accompagner pour l'inauguration à Luozi du projet "Lire pour Agir" généré par mon père :((

                                                              
 
Bonjour Tous,

Depuis jeudi 31octobre, jour de ma biothérapie en chimiothérapie, je n'ai fait que DORMIR.

J'ai pu néanmoins profiter de petits moments de plaisir inattendus : samedi soir ma soeur qui vit en Suisse atterrissait sur Bxl  pour repartir le lendemain matin très très tôt vers Kinshasa et Luozi, avec un ami très cher de la famille (homme d’affaires).
La fille adoptive de cet ami et de sa femme, la jeune S. était la petite fille de coeur de mon père. 
Un lien très fort entre eux (Ces amis vivent à moitié en Belgique et à moitié en Suisse à 5 minutes de chez "mes parents").

Le chauffeur de la limousine est donc venu me chercher, nous avons été au restaurant, j'ai dormi dans le grand lit avec ma soeur (donc nous avons beaucoup beaucoup  papoté!  ;) ) et je suis rentrée chez moi avec Mr. le chauffeur le lendemain.

Immunodéprimée, je me suis chopée la crève.
Se sentir malade quand on est faible, ça donne l'impression que tout est empiré dans tous les sens
(39 °de fièvre n'arrange pas les choses).

Cette semaine qui s'achève est la semaine lors de laquelle mon père devait aller lui-même, là bas, au Congo, là bas où il avait travaillé comme coopérant, là bas où je suis née (1ère blanche dans ce coin), là bas ou avec son vieil ami José Dianzungu (ex enseignant dans une université aux USA) il a mis sur pied un projet de développement pour les habitants de Luozi.

José et sa femme Suzanne (diététicienne) là bas sur place et mon père en Suisse ont créé une Association Sans But Lucratif : "Lire pour Agir".
Et notre ami riche et généreux est un des plus grands  investisseurs  dans ce projet.

Grâce à lui et aux autres dons générés par les diverses démarches de mon père (par ex, pour ses 70 ans, il ne voulait aucun cadeau mais simplement l'argent équivalent pour entamer cette action).

http://www.lire-pour-agir.org/index.php

Cette région est, comme tant d'autres, abandonnée tant par  les institutions et les infrastructures que par les pouvoirs politiques.

LIRE POUR AGIR à Luozi est conçu pour, entre autres, donner aux enfants, aux adolescents et aux adultes non scolarisés une chance d'acquérir - par la lecture, l'écriture et le calcul de base - le savoir (les connaissances), le savoir-faire (les capacités) et le savoir-être (les attitudes et les comportements) qui leur permettront de s'engager dans des activités génératrices de développement tant matériel que spirituel et donc susceptibles d'améliorer leurs conditions de vie, de réduire leur pauvreté, bref, de leur permettre de mieux « Vivre à Luozi » .

L'idée c'est que grâce à cet apprentissage, chaque personne puisse devenir autonome et se créer une activité économique permettant aux gens de vivre plutôt que survivre et/ou mourir.

Le site n'a pas bougé depuis le décès de mon papa mais nous allons perpétuer son travail et nous occuper de relancer l'action du côté occidental.

Mon père devait donc accompagner notre ami investisseur du projet pour l'inauguration officielle des locaux - le projet étant cependant mis en place et actif depuis déjà des mois : locaux construits, matériels prêts, cours donnés selon une méthode particulière déjà suivis par les diverses populations, générateurs et fours solaires en fonctionnement  pour permettre la gestion et le fonctionnement du projet.
L'Unicef est très intéressée de reprendre et répandre la méthodologie du projet, des discussions sont en cours.

Quand papa est mort, Ph.H. nous a proposé à mon frère, ma soeur et moi de le remplacer et d'aller sur place. Mon frère a décliné pour des raisons professionnelles, ma soeur a accepté avec un enthousiasme marqué ...
Et moi : je reste sur le carreau parce que mon corps ne me le permet pas. Et là j'ai été en colère contre lui.

Retourner là où je suis née ... Représenter mon père,
Répandre une partie de ses cendres là bas (j'avais proposé de déposer ses cendres dans des endroits de sa vie où il avait été très heureux : à Provence, le village où il a fini sa vie avant de la reconstruire là auprès de sa famille de coeur, les Roulins and co, la famille de ma maman, et à Luozi aussi).

Un rêve avorté.
Mais une immense fierté.

Mon père était un homme bien.
Qui m'a transmis entre autres, l'amour des gens.
(malgré tous ses mauvais gènes et ses défauts, bien sûr)  

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