mardi 6 août 2013

Une coupe de cheveux et un coiffeur : une parenthèse qui commence à se refermer ?

Bonjour !

Hier c'était donc journée plaisir ...
Au menu l'esthéticienne, puis le coiffeur et enfin un peu des soldes des dernières soldes.
J'ai enfin l'impression - depuis vendredi passé et ma 1ère cure - de sortir de l'état de zombie pour  demi-zombie. Comme si les sens étaient un peu plus éveillés : moins de fièvre, moins de courbatures, toujours dormir beaucoup, plus de présence à ce que je fais ...

Et chez le coiffeur (grande enseigne, donc ouvert le lundi) il s'est passé quelque chose d'étonnant.

Ceux qui me connaissent savent que la synchronicité des signes revêt son importance à mes yeux et a du sens pour moi. Et même que ma lecture du monde est liée aux signes et aux liens entre eux, à leur symbolique aussi. Par exemple, je crois que  "le hasard n'existe pas, il n'y a que des rendez-vous" (Paul Eluard).

Je fais donc ma couleur violine en haut puis je descend à la coupe et là c'est un jeune homme qui me prend en charge. Lui et son collègue sont plus spécialisés dans les coupes moins "académiques" et la répartition des clientes se fait en fonction du style plus ou moins ou pas (trop) classique : je me retrouve donc dans la section coupes plus audacieuses.
La tête dans ses main, oui "on coupe", mais je n'avais pas réfléchi : rester dans la même coupe ou changer, je suis rentrée un peu sur un coup de tête dans ce salon là à ce moment là.
Avant même que je ne finisse ma phrase "je ne sais pas trop", il embraye direct : "pour vous je vois une coupe précise, j'ai regardé votre nuque et votre style, une coupe comme ça" et il me montre la coupe en question sur une photo (de blonde).
Amusant, et symbolique pour moi : c'est la coupe (asymétrique)  que j'avais quand je me suis séparée de mon premier amoureux (22 ans ensemble, c'est lui mon meilleur ami) et quand j'ai rencontré le deuxième, celui qui m'a quittée il y a 3 mois, juste après le décès de mon père et le diagnostic de Crohn.
Evidemment je ne peux m'empêcher de trouver cela "amusant"  malgré les larmes que je ne peux empêcher de rouler. Dans le fond  peut être devrais je considérer cet épisode comme une parenthèse qui se referme.
La coupe finie je vais payer : satisfaite je lui demande quel jour il ne travaille pas et il me donne sa carte avec son prénom ... Michael.
Ceux qui savent ne pourront que m'imaginer sourire quand je vois son prénom (même si l'orthographe n'est pas tout à fait la même) !!
Les autres auront deviné.

Très très amusant ...

Et aujourd'hui, c'est le jour où celui qui est parti part en vacances. Encore lui.
Pourquoi vous dis je cela ?
D'abord, attention : dans une relation qui se termine  par une séparation, il y a toujours deux responsables, j'ai ma part d'erreurs et de causes (... dont beaucoup la maladie quand même).
Rupture qui s'annonçait , non se cristallisait plutôt par un événement assez précis, sa décision de partir en vacances sans moi, dans un lieu magique où nous avions déjà été deux années de suite auparavant. Il avait réservé les billets pendant que j'étais restée en Suisse, auprès de ma famille, suite au décès de mon père.
Evidemment à mon retour, désemparée par ce décès et par les multiples examens à l'hôpital en sus, en apprenant ça, j'ai réagi à la fois avec tristesse et colère ...

D'après lui cela faisait un an et demi que je ne l'aimais pas complètement, que je lui reprochais de parler trop, trop fort, d'être très agité ... (effectivement c'est quelqu'un de très prolixe)
Un an et demi correspondant au moment où je me suis adressée - sur son bon conseil - au centre de la douleur d'un grand hôpital universitaire.
Il pensait qu'en trois mois mes problèmes seraient réglés.
J'avais beau lui dire que c'était bien plus complexe ...
Un an et demi que je suis en traitement pour les douleurs chroniques, dont les douleurs neuropathiques (merci l'anesthésiste de l'hépatectomie, cf. un des billets précédents).
Un an et demi que je prends de la morphine et d'autres anti douleurs qui ont des effets secondaires parfois de somnolence oui, 18 mois au cours desquels deux maladies se sont aussi déclarées, en plus.

Ce n'est pas facile d'avoir une relation amoureuse avec une personne qui est malade (mais qui se soigne) mais je voudrais rappeler que c'est d'abord difficile pour cette dernière.
Forcément dans cet état que j'essaie de vous décrire au fur et à mesure des mes posts, on a besoin de calme, parfois d'un coup - instantanément sans beaucoup de signes précurseurs -  on a un malaise et on ne supporte plus du tout ni bruit ni agitation ni mouvement, tellement on se sent mal.
Parfois ils y a des signes annonciateurs et j'aurais du mieux les écouter (je le reconnais), puis me retirer si possible dans un coin. Mais ça n'était pas toujours possible.

Je pense que le psychologue du centre de la douleur devrait voir d'office le partenaire du patient, afin de lui expliquer ces effets collatéraux normaux, même si ils sont à la limite du supportable, pour les deux partenaires du couple (ou membre de la famille). Et que ce soit dit par une tierce personne légitimatrice a son importance, en effet très souvent dit par le patient c'est non écouté, non intégré, dénié. Je parle d'expérience.

J'ai du en conclure que finalement c'est lui qui ne m'aimait pas complètement puisqu'il ne m'aimait que quand j'étais bien : les deux premières année j'ai pris sur moi, mon attention était centrée sur le couple et quand je rentrais chez moi je ne pouvais faire que récupérer. Quand j'ai voulu en plus vivre un peu pour moi - atelier de peinture, revoir mes amis, etc - j'ai essayé de tout mener de front. Et mon état s'est à nouveau dégradé et j'avais puisé dans la réserve des petites forces que j'avais pu me refaire ... et c'est à ce moment là que je n'ai plus pu maîtriser mes réactions d'irritabilité face aux bruits, aux agitations, que je n'ai plus pu suivre le rythme "normal" de sa famille aussi.
Je précise qu'il était au courant de ce qui m'était déjà arrivé (cancer du sein et hépatectomie droite et tuberculose hépatique et  "séquelles"), mais il n'en n'avait visiblement pas pris réellement toute la mesure. Il n'était pas armé pour supporter - dans tous les sens du terme - tout "ça".
C'est bien sûr ma version. Ma lecture des événements.
J'espère arriver un jour prochain à ne retenir que les jolis moments.

J'espère qu'un jour prochain, quand ce sera le moment, le bon moment, un homme solide pourra m'aimer telle que je suis maintenant.

C'est une question que les femmes qui ont ou ont eu un cancer, notamment gynécologique, se posent bien souvent ... j'en ferai un billet tout bientôt.
J'avais pris plein de notes pendant cet épisode (et puis avec l'opération à laquelle j'ai survécu et les traitements qui en ont suivis, je n'ai plus eu la force ... j'étais redevenue comme un bébé dont il faut s'occuper ... cela aussi fera l'objet d'un post).

Et donc pour terminer sur la coupe de cheveux : avant M, pendant M, après M càd maintenant !!
Et merci Michael ! ;)
(sorry pour les photos mais suis pas très douée pour en faire moi même de moi)









 

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